Les expéditions d’Oumar Bin Al Khattab
21 Mai 2021
Dans son sermon du 21 mai 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué les batailles et les expéditions auxquelles avait pris part le Calife Oumar (r.a.).
Sermon du vendredi 21 mai 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
J’évoquais ‘Oumar (r.a.) dans mes précédents sermons. Je mentionnerai aujourd’hui quelques faits concernant les Ghazwât et les expéditions dans lesquelles il avait participé. ‘Oumar Bin Al-Khattab (r.a.) avait pris part aux batailles de Badr, d’Ouhoud, à celle du fossé et aux autres batailles en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En sus de cela, il avait participé dans nombre d’autres expéditions : il était le chef de certaines d’entre elles.
Les compagnons disposaient de 70 chameaux lors de la bataille de Badr : trois combattants utilisaient un chameau à tour de rôle. Abou Bakr, ‘Oumar et ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf utilisaient à tour de rôle le même chameau. Voici le récit du départ du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour Badr.
Il a quitté Médine pour arrêter la caravane d’Abou Soufyan qui venait de la Syrie. Quand la caravane des musulmans est arrivée à Zafran, une des vallées d’Al-Safra dans les alentours de Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a su que les Qouraychites avaient quitté La Mecque dans le but d’aider leur caravane commerciale venant de la Syrie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé conseil à ses compagnons et les a informés qu’une armée venait à grands pas de La Mecque. Il leur a demandé conseil : préféraient-ils combattre l’armée ou la caravane commerciale ? Un groupe parmi eux a répondu qu’ils préféraient combattre l’armée Qouraychites. Selon un autre récit, certains auraient déclaré : « Si vous aviez évoqué le combat nous nous serions préparés à nous battre. Nous sommes sortis pour intercepter la caravane commerciale. » Selon un autre récit, ils auraient déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Il est préférable d’arrêter la caravane commerciale et de laisser l’ennemi. »
Le visage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a changé en entendant cela.
Abou Ayyoub déclare que le verset suivant a été révélé en raison cet incident.
كَمَا أَخْرَجَكَ رَبُّكَ مِنْ بَيْتِكَ بِالْحَقِّ وَإِنَّ فَرِيقًا مِنَ الْمُؤْمِنِينَ لَكَارِهُونَ
« Tout comme ton Seigneur t’a fait sortir de ta maison pour une bonne cause alors qu’un groupe de croyants y répugnait. » (Le Saint Coran, chapitre 8, verset 5)
Abou Bakr s’est mis debout en cette occasion : il a pris la parole et a prononcé un très bon discours. Ensuite ‘Oumar s’est mis debout : il a pris la parole et a prononcé [lui aussi] un très bon discours. Ensuite, Miqdad s’est mis debout et il a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Obéissons à l’ordre que Dieu vous a donné ! Nous sommes avec vous. Par Allah ! Nous ne sommes pas comme les disciples de Moïse et nous ne vous répondrons pas : « Va, toi et ton Seigneur et combattez ; nous nous asseyons ici. » Nous sommes avec vous et nous combattrons tant que nous serons vivants. »
Ibn ‘Abbas relate que lorsque les musulmans ont fait des prisonniers lors de la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à Abou Bakr et à ‘Oumar : « Quelle est votre opinion à propos de ces prisonniers ? » Abou Bakr a répondu : « Ô Prophète d’Allah, ce sont nos cousins et parents. Je pense que si vous leur prenez une rançon, ce sera une source de force pour nous contre ces mécréants et il se peut qu’Allah les guide vers l’islam. »
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « O Ibn Khattab ! Quelle est ton opinion à ce sujet ? » ‘Oumar (r.a.) de répondre : « Non, ô Messager d’Allah. Par Allah ! Mon opinion est différente de celle d’Abou Bakr ! Selon moi vous devriez nous les remettre et nous leur trancherons le cou. Confiez ‘Aqîl à ‘Ali pour qu’il le tue et confiez à moi untel qui est [mon] parent et je le tuerai, car ils sont tous des infidèles et faisant partie des chefs des Qouraychites. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a préféré l’opinion d’Abou Bakr. ‘Oumar déclare : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a pas accordé priorité à mes paroles. Quand je suis retourné le lendemain, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr étaient assis et pleuraient. J’ai demandé : « Ô Messager d’Allah, dites-moi ce qui vous fait pleurer vous et votre compagnon ? Si je dois pleurer, je pleurerai aussi, sinon je ferai semblant de pleurer. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Je pleure en ayant vu la punition réservée à ces compagnons qui m’ont suggéré de prendre une rançon. On m’a montré que ce châtiment est plus proche que cet arbre. » (c’est-à-dire en référence à un arbre qui était près de lui).
Et Allah a révélé ce verset :
مَا كَانَ لِنَبِيٍّ أَنْ يَكُونَ لَهُ أَسْرَى حَتَّى يُثْخِنَ فِي الْأَرْضِ
« Il ne sied pas à un Prophète qu’il ait des captifs avant qu’il n’ait pris part à une bataille régulière dans le a pays. » (8 : 68)
Deux versets plus loin il est dit :
فَكُلُوا مِمَّا غَنِمْتُمْ حَلَالًا طَيِّبًا
« Mangez donc ce qui est licite et bon de ce que vous avez gagné comme butin. » (8 : 70)
C’est-à-dire qu’Allah leur a rendu licite le butin. Ce récit est tiré du recueil de Mouslim. Les propos du début de ce hadith, notamment que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr pleuraient et les versets coraniques qui suivent, rendent ambigu tout le récit. En tout cas la majorité des compilateurs des recueils d’histoire et de Sira ont relaté ce hadith en le considérant authentique.
Il semblerait qu’Allah était en colère contre la décision de prendre une rançon des prisonniers de la bataille de Badr et appréciait l’opinion d’Oumar. Les biographes d’Oumar consignent un chapitre séparé dans lequel ils mentionnent des injonctions coraniques révélées sur l’opinion d’Oumar. Ils consignent également cette opinion d’Oumar sur les prisonniers de la bataille de Badr et le fait qu’Allah l’avait préféré. Mais ce récit est vague. Comme je l’ai dit il n’est pas clair, et il semblerait que les biographes et les commentateurs l’aient mal compris. En tout cas, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) s’est appesanti dessus dans une de ses notes de commentaires non publiées. Il réfute ces récits et son explication semble correcte.
Il semble qu’on ait fabriqué ce hadith afin d’élever le statut d’Oumar (r.a.) ou [que l’incident soit vrai mais] qu’on n’en ait pas compris le sens. En expliquant le verset 68 de la sourate Al-Anfâl, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « La coutume suivante était en vogue en Arabie avant l’islam. Il est dommage que celle-ci le soit toujours dans certaines parties du monde. On capture des prisonniers pour les réduire à l’esclavage même s’il n’y a pas de guerre et de combat. Ce verset abroge cette pratique affreuse et affirme explicitement que les soldats ennemis ne peuvent être faits prisonniers qu’après une guerre ou une bataille régulière. Il n’est pas permis de prendre des prisonniers s’il n’y a pas de combat. Ce verset a été mal interprété. On relate que lorsque les musulmans ont capturé certains des prisonniers de La Mecque lors de la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a consulté ses compagnons sur le traitement qu’ils méritaient. ‘Oumar (r.a.) était d’avis qu’ils devraient être exécutés et Abou Bakr (r.a.), quant à lui, disait qu’ils devraient être libérés contre le paiement d’une rançon. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) appréciait l’opinion d’Abou Bakr. »
Selon le verset 68 de la sourate Al-Anfâl il n’est permis à aucun prophète de prendre des prisonniers sans livrer une bataille régulière.
مَا كَانَ لِنَبِيٍّ أَنْ يَكُونَ لَهُ أَسْرَى حَتَّى يُثْخِنَ فِي الْأَرْضِ
« Il ne sied pas à un Prophète qu’il ait des captifs avant qu’il n’ait pris part à une bataille régulière dans le pays. » (8 : 68)
En tout cas, le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique que l’opinion d’Abou Bakr (r.a.) était différente de celle d’Oumar (r.a.) et que le Prophète (s.a.w.), ayant apprécié l’opinion d’Abou Bakr, a libéré les prisonniers contre une rançon. Mais après la révélation de ce verset, on aurait pu dire que Dieu n’avait pas apprécié l’action du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Les prisonniers auraient dû être tués et non rançonnés. Ceci est tiré d’un commentaire de Tabari. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique que cette interprétation est erronée. De prime abord, Dieu n’avait pas émis d’ordre interdisant la libération de prisonniers contre rançon. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne pouvait pas être blâmé pour avoir accepté la rançon. Deuxièmement, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait auparavant accepté la rançon de deux hommes à Nakhla et les avait libérés : Allah n’a pas réprouvé cet acte. Troisièmement, deux versets plus loin Dieu a rendu la consommation des butins licite et pure pour les musulmans. Personne n’aurait pu imaginer que Dieu a réprouvé le fait qu’il accepte ces rançons. Ainsi Il a rendu légitime et pur l’argent qu’il a gagné. Cette interprétation est donc fausse. L’interprétation correcte est que ce verset énonce une règle générale selon laquelle les prisonniers ne peuvent être capturés que s’il y a une bataille régulière et quand l’ennemi est vaincu suite à de violents assauts. ‘Allamah Imam Razi et ‘Allamah Chibli Al-Nou’mani, le biographe renommé, sont parmi les commentateurs du Coran qui partagent la même position énoncée par le Mouslih Maw’oud (r.a.).
Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb explique : « Lorsque le Saint Prophète est retourné à Médine, il a demandé conseil sur le sort des prisonniers. La pratique générale, en Arabie, était d’exécuter des prisonniers ou d’en faire des esclaves permanents. Cependant, le Saint Prophète était opposé à ces mesures dures. De plus, aucune injonction divine à cet égard n’avait été révélée non plus. Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « À mon avis, ils devraient être libérés contre rançon, car après tout, ce sont nos frères et nos parents. Qui sait si demain des fidèles de l’islam naîtront de parmi eux ? » Cependant, ‘Oumar (r.a.) s’est opposé à ce point de vue et a déclaré : « Il ne doit pas y avoir de considération de parenté en matière de religion. Ces personnes méritent d’être exécutées en raison de leurs actions. Mon avis est que tous devraient être exécutés. En fait, les musulmans devraient exécuter leurs proches respectifs de leurs propres mains. »
En raison de sa nature miséricordieuse, le Saint Prophète a approuvé la proposition faite d’Abou Bakr (r.a.). Il a donc émis un ordre contre l’exécution des prisonniers et a ordonné de libérer les idolâtres qui paieront leurs rançons. Par la suite, une injonction divine a également été révélée à cet effet. »
Dès lors qu’un commandement divin a été révélé sur le paiement des rançons, tout comme l’a expliqué le deuxième Calife, cela paraîtra étrange d’utiliser ce hadith comme base pour justifier les pleurs du Saint Prophète et d’Abou Bakr.
Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb explique : « À cet effet, une rançon de 1 000 à 4 000 dirhams a été fixée pour chaque individu en fonction de ses moyens. De cette manière, tous les prisonniers ont été libérés. »
Il existe des récits au sujet du mariage de Hafsa, la fille d’Oumar, au Saint Prophète (s.a.w.). Le mari de Hafsa avait pris part à la bataille de Badr et à son retour il est tombé malade et est décédé. Plus tard, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a épousé Hafsa. Selon le recueil Bukhari, ‘Abdullah bin ‘Oumar raconte que Hafsa, la fille d’Oumar Bin Al-Khattab, s’était marié à Khounays bin Houdhafa : il était l’un des compagnons Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ayant participé à la bataille de Badr. Il est mort à Médine. ‘Oumar a dit : « J’ai rencontré ‘Outhman bin ‘Affan et je lui ai parlé de Hafsa ; je lui ai dit que je peux lui offrir sa main en mariage. ‘Outhman a répondu : « Je vais réfléchir à ce propos. » ‘Oumar déclare : « J’ai attendu pendant plusieurs jours. » Puis, après quelques jours, ‘Outhman a déclaré : « J’ai décidé qu’il était mieux pour moi de ne pas me marier pour l’instant. » ‘Oumar ajoute : « Je suis parti à la rencontre d’Abou Bakr et je lui ai proposé la main de Hafsa. Abou Bakr est demeuré silencieux et ne m’a rien répondu. Je ressentais plus de réticence de sa part que chez ‘Outhman. » C’est-à-dire que j’ai compris qu’il a également refusé. Puis, j’ai attendu quelques jours et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé la main de Hafsa en mariage et je les ai mariés. Lorsque le mariage a été consommé, Abou Bakr m’a rencontré et m’a dit : « Peut-être aviez-vous ressenti quelque réticence de ma part – c’est-à-dire, mon refus – quand vous avez mentionné Hafsa et que je ne vous avais pas répondu. En fait, je n’ai pas donné de réponse parce que je savais que Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait mentionné Hafsa et je ne pouvais pas révéler son secret. »
Autrement dit, Abou Bakr savait que le Saint Prophète (s.a.w.) avait exprimé le souhait d’épouser Hafsa.
Il déclare : « C’était là un secret du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et je ne pouvais pas le révéler. Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait abandonné cette idée, j’aurais certainement accepté la proposition. » C’était là la réponse d’Abou Bakr (r.a.).
Dans son ouvrage Sirat Khatam-Un-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad a commenté sur ce mariage en ces termes : « ‘Oumar (r.a.) avait une fille du nom de Hafsa (r.a.) : elle était l’épouse d’un compagnon fidèle nommé Khounays bin Houdhafa, qui avait pris part à la bataille de Badr. Après Badr, de son retour à Médine, Khounays était tombé malade et ne s’était pas rétabli. Quelque temps après sa mort, ‘Oumar (r.a.) était inquiet concernant le deuxième mariage de Hafsa qui avait à l’époque plus de vingt ans. En raison de sa simplicité, ‘Oumar (r.a.) en a parlé directement à ‘Outhman bin Affan et lui a dit que fille Hafsa (r.a.) était veuve et qu’il pourrait l’épouser s’il le souhaitait. Cependant, ‘Outhman (r.a.) a évité le sujet. Par la suite, ‘Oumar (r.a.) en a parlé à Abou Bakr (r.a.), mais lui aussi est resté silencieux et n’a pas répondu.
Cela a laissé ‘Oumar (r.a.) profondément attristé et consterné ; il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a tout relaté. Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Ô ‘Oumar ! Ne t’inquiète pas ! Si Allah le veut, Hafsa trouvera un meilleur époux que qu’Outhman et Abou Bakr. Outhman recevra une meilleure épouse que Hafsa. »
Le Saint Prophète (s.a.w.) avait dit cela parce qu’il avait déjà l’intention d’épouser Hafsa (r.a.) et de donner sa propre fille Oumm Koulthoum à ‘Outhman (r.a.) en mariage. ‘Outhman (r.a.) et Abou Bakr (r.a.) en étaient au courant et c’est pourquoi ils ont rejeté la proposition d’Oumar (r.a.). Quelque temps après, le Saint Prophète (s.a.w.) a marié sa fille Oumm Koulthoum à Outhman (r.a.). Suite à cela, le Saint Prophète (s.a.w.) a lui-même envoyé une proposition à ‘Oumar (r.a.) pour Hafsa (r.a.). Qu’est-ce qu’Oumar (r.a.) aurait pu demander de plus ? Il accepta très volontiers cette proposition. Le mariage de Hafsa (r.a.) et du Saint Prophète (s.a.w.) a eu lieu au cours du mois de Cha’ban de l’an 3 de l’Hégire ; et c’est ainsi qu’elle est entrée dans sa famille. Après ce mariage, Abou Bakr (r.a.) a dit à ‘Oumar (r.a.) : « Vous étiez peut-être triste à cause de moi. En fait j’étais déjà au courant de l’intention du Saint Prophète (s.a.w.), mais je ne pouvais pas révéler son secret sans sa permission. Bien sûr, si le Saint Prophète (s.a.w.) n’avait pas eu cette intention, j’aurais épousé très volontiers Hafsa. »
Une sagesse particulière de ce mariage était que Hafsa était la fille d’Oumar (r.a.), un des compagnons le plus éminents après Abou Bakr (r.a.) et qui faisait partie des amis les plus intimes du Saint Prophète (s.a.w.). Par conséquent, afin de renforcer davantage les relations mutuelles et de compenser le chagrin d’Oumar (r.a.) et de Hafsa (r.a.), suite à la disparition prématurée de Khounays bin Houdhafa (r.a.), le Saint Prophète (s.a.w.) a jugé approprié d’épouser Hafsa (r.a.) lui-même. Une autre sagesse générale était que si le Saint Prophète (s.a.w.) avait un plus grand nombre d’épouses, les tâches de prédication et de propagation, ainsi que l’éducation et la formation morale, pourraient être accomplies à une plus grande échelle, avec d’autant plus de facilité, et de manière plus excellente parmi les femmes, qui constituent la moitié, sinon plus de la moitié de la population mondiale à certains égards. »
Voici le récit sur la bataille d’Ouhoud en référence à ‘Oumar. Khalid bin al-Walîd a attaqué les musulmans lors de cette bataille et ces derniers n’ont pas pu faire face à cet assaut soudain. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib a écrit ceci à ce propos :
« L’armée des Qouraychites avait à peu près encerclé les musulmans sur les quatre fronts et continuait à les écraser par des attaques répétées. Les musulmans auraient probablement pu se reprendre peu de temps après, mais un guerrier audacieux parmi les Qouraychites, du nom d’Abdoullah bin Qoum’ah, a attaqué Mous’ab bin ‘Oumayr, le porte-drapeau des musulmans, et lui trancha la main droite d’un coup d’épée. Mous’ab agrippa immédiatement le drapeau de son autre main et s’avança pour affronter Ibn Qoum’ah ; mais lors de sa deuxième attaque, l’autre main fut également coupée. Alors, Mous’ab joignit ses deux bras coupés ensemble dans un effort d’empêcher le drapeau islamique de tomber, et le tint contre sa poitrine. Sur ce, Ibn Qoum’ah le frappa une troisième fois, et cette fois Mous’ab tomba au sol en martyr.
Un autre musulman s’est immédiatement avancé et s’est emparé du drapeau : mais comme Mous’ab ressemblait au Saint Prophète en taille et silhouette, Ibn Qoum’ah pensait avoir tué le Prophète. Il est [également] probable qu’il l’ait annoncé par malice ou pour tromper les musulmans, mais en tout cas, lorsque Mous’ab est tombé en martyr, Ibn Qoum’ah s’est exclamé qu’il avait tué Muhammad (s.a.w.). En entendant cette nouvelle, les musulmans ont perdu tout ce qui leur restait de sang-froid et leurs forces les ont complètement quittés. De nombreux compagnons ont fui le champ de bataille dans un état de consternation.
Les musulmans étaient divisés en trois groupes lors de cette phase [de la bataille]. Un groupe était composé de ceux qui avaient fui le champ de bataille en apprenant que le Saint Prophète avait été tué : ce groupe était le plus petit de tous. Cependant, comme l’évoque le Saint Coran, en tenant compte des circonstances particulières, ainsi que de la foi et de la sincérité de ces compagnons, Allah l’Exalté leur a pardonné cela.
Le deuxième groupe comprenait ceux qui n’avaient pas fui, mais qui, après avoir entendu la nouvelle du martyre du Saint Prophète, avaient perdu leur détermination ou avaient senti qu’il était désormais inutile de se battre. Par conséquent, ils s’étaient déplacés d’un côté du champ de bataille et se sont assis la tête basse.
Le troisième groupe comprenait ceux qui ont continué à se battre sans faille. Parmi eux, certains s’étaient rassemblés autour du Saint Prophète, faisant preuve de bravoure sans précédent ; la plupart combattaient sur le champ de bataille dispersés. Ces derniers et ceux du deuxième groupe continuaient à découvrir que le Saint Prophète était vivant : ils se battaient et se rapprochaient du Saint Prophète à l’image de gens possédés de folie. […] Une lutte très dangereuse s’ensuivit, et ce fut une période de grande épreuve et de tribulation pour les musulmans. Comme mentionné ci-dessus, en entendant la nouvelle du martyre du Saint Prophète (s.a.w.), de nombreux compagnons avaient perdu leur esprit ; et jetant leurs armes, ils se sont déplacés d’un côté du champ de bataille. ‘Oumar (r.a.) faisait également partie de ces personnes ayant sombré dans le désespoir. Ces personnes étaient assises d’un côté du champ de bataille, quand un compagnon nommé Anas bin Nadr al-Ansari (r.a.) est passé par là et en les voyant, leur a demandé : « Que faites-vous ici ? » Ils ont répondu : « Le Saint Prophète (s.a.w.) est mort. Que va-t-on gagner de la bataille ? » « C’est le moment du combat, a répondu Anas, afin que nous puissions également mériter la mort du Saint Prophète (s.a.w.). D’ailleurs quel plaisir tirer de la vie après la disparition du Saint Prophète (s.a.w.) ? »
Ensuite, Sa’d bin Mou’adh est passé devant Anas, qui lui a dit : « Sa’d ! Je peux sentir le parfum du paradis venant de cette montagne. » Après cela, Anas (r.a.) a pénétré dans les rangs ennemis et il est tombé en martyr au combat. Après la bataille, on a constaté qu’il avait subi plus de quatre-vingts blessures et personne n’a pu reconnaître son cadavre. Finalement, sa sœur l’a identifié par une marque sur son doigt. »
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait atteint la vallée de la montagne avec quelques-uns de ses compagnons, lors de la bataille d’Ouhoud. C’est alors qu’un groupe d’infidèles a attaqué la vallée, parmi lesquels se trouvait Khalid ibn al-Walîd. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié en ces termes : « Ô Allah ! Eloigne de nous ces gens ! » Sur ce, ‘Oumar bin Al-Khattab avec quelques Mouhajirin ont confronté ces polythéistes et les ont chassés. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib écrit ceci à ce propos : « Quand Abou Soufyan a pris quelques-uns de ses partisans et s’est dirigé vers le col de la montagne où les musulmans s’étaient rassemblés, et se tenant à côté, a crié : « Ô Musulmans ! Muhammad [sa] est-il parmi vous ? Le Saint Prophète (s.a.w.) a interdit à quiconque de répondre, et ainsi, les compagnons sont restés silencieux. Ensuite, il s’est enquis à propos d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar (r.a.), mais conformément aux instructions du Saint Prophète (s.a.w.), personne n’a répondu. Sur ce, d’un ton des plus arrogants, il a crié d’une voix forte : « Tous ces gens ont été tués, car s’ils étaient vivants, ils auraient répondu. » En entendant cela ‘Oumar (r.a.) était incapable de se retenir et a lancé de manière incontrôlable : « Ô ennemi d’Allah ! Tu mens ! Nous sommes tous vivants et Allah vous déshonorera par nos mains. »
En reconnaissant la voix d’Oumar (r.a.), Abou Soufyan a dit : « Dis la vérité ‘Oumar ! Muḥammad [sa] est-il vivant ? » « En effet ! En effet !, a répondu ‘Oumar (r.a.), par la grâce de Dieu, il vit et écoute chacune de tes paroles. »
D’une voix relativement basse, Abou Soufyan a dit : « Ibni Qoum’ah a menti, parce que je te considère comme plus véridique que lui. »
Ensuite Abou Soufyan a lancé à haute voix : « Ô Houbal ! Exalté par soit ton nom ! » Sur l’instruction du Saint Prophète (s.a.w.), les compagnons étaient restés silencieux. Mais le Saint Prophète (s.a.w.), qui avait ordonné le silence pour son propre nom, était tout agité d’entendre le nom d’une idole contester celui du nom de Dieu l’Exalté. « Pourquoi ne répondez-vous pas ? » a demandé le Saint Prophète (s.a.w.). Les Compagnons ont demandé : « O Messager d’Allah ! Que devons-nous répondre ? »
Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Proclamez : La grandeur et l’honneur n’appartiennent qu’à Allah l’Exalté. »
Abou Soufyan a répondu : « Nous avons ‘Ouzzah, mais vous n’avez pas d’Ouzzah ! » Le Saint Prophète (s.a.w.) a demandé aux compagnons d’annoncer : « ‘Ouzzah n’est rien. Allah est notre aide, mais vous n’avez pas d’aide. »
Après cela, Abou Soufyan a déclaré : « La guerre est comme un sceau : parfois elle monte et parfois elle descend. Considérez cette journée comme la réplique pour Badr. Vous trouverez sur le champ de bataille des corps qui ont été mutilés. Je n’ai pas commandé cela, mais quand j’ai appris cela, je n’ai pas non plus trouvé cette action de mes hommes déplaisante. L’année prochaine, nous nous retrouverons à Badr durant les mêmes jours. »
Conformément aux instructions du Saint Prophète (s.a.w.), un compagnon a répondu : « Très bien alors, nous nous reverrons ! »
Après avoir prononcé ces paroles, Abou Soufyan est parti avec ses hommes et l’armée des Qouraychites a pris la route de La Mecque. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est rentré à Médine après la bataille d’Ouhoud, les hypocrites et les Juifs ont commencé à se réjouir et à dire du mal des musulmans. Ils disaient que Muhammad (s.a.w.) était avide de la souveraineté et qu’à ce jour aucun prophète n’avait autant souffert que lui. Lui-même a été blessé et ses compagnons ont également été blessés. Ils ont déclaré que si vos tués étaient restés avec nous, ils n’auraient jamais été tués. ‘Oumar a demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) la permission de tuer ces hypocrites.
L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Ne témoignent-ils pas qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et que je suis le Messager d’Allah ? » Ces gens récitent la Kalimah.
‘Oumar (r.a.) de répondre : « Certes. Mais ils tiennent des propos hypocrites. Ils récitent la Kalimah par peur de l’épée. Leur cas est donc devenu clair. Les paroles de leur cœur sont sorties et Allah a révélé leur haine : en ce cas, il faut certainement les punir. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Il m’est interdit de tuer quiconque porte témoignage. »
C’est-à-dire, il m’est interdit de tuer celui qui récite la déclaration de foi.
Je poursuivrai ces récits dans le futur, si Dieu le veut. Je dois mentionner certaines personnes décédées récemment, et c’est pourquoi je vais m’arrêter ici.
Mais avant cela, j’ai aussi une requête de prière. La semaine dernière, j’avais demandé de prier pour les Palestiniens opprimés. Bien que le cessez-le-feu ait été annoncé, l’histoire nous apprend qu’après un certain temps, d’une manière ou d’une autre, l’ennemi continue à opprimer ces Palestiniens pour une raison ou une autre. Que Dieu ait pitié et accorde une vraie liberté aux Palestiniens.
Qu’Allah le Tout-Puissant leur accorde des dirigeants intelligents, perspicaces et forts et qui soient également capables d’exprimer leurs opinions et de faire valoir leurs droits. De même, priez pour les ahmadis qui sont persécutés, en particulier au Pakistan. Qu’Allah leur accorde Sa protection.
Le premier défunt d’aujourd’hui se nomme Qureshi Muhammad Fazlullah Sahib, le Naib Nazir Isha’at de Qadian : il est décédé le 27 avril dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le grand-père paternel de sa mère et le grand-père maternel de son père était Hazrat Munshi Mehr Din Sahib, un compagnon du Messie Promis (r.a.) : l’Ahmadiyya est entré dans sa famille par son entremise. Son nom figure également parmi les donateurs du minaret du Messie.
Après avoir obtenu son diplôme de la Jamia, Qureshi Saheb enseigné à la Jamia Ahmadiyya pendant vingt-trois ans et cinq mois : il a enseigné des matières telles que le Coran, la théologie, l’ourdou, la grammaire et la littérature arabe.
Il a servi en tout pendant 37 ans et sept mois. Par la grâce d’Allah, le défunt était un Moussi. Il laisse derrière son épouse, un fils et deux filles.
Makhdoom Sahib, le Nazir Isha’at, écrit à son sujet : « Lorsque le défunt était à la Jamia, il était un enseignant très bienveillant. Il traitait les étudiants avec amour et amitié et était très sympathique. Il a fait preuve d’une grande honnêteté et dévotion lors de son service. Il était toujours ponctuel pour son travail et encourageait aussi les étudiants à être ponctuels. La plupart des missionnaires de l’Inde sont ses élèves et ils ont beaucoup profité de sa personne. Il était de nature très simple. Il était bref dans ses propos et ne parlait pas beaucoup, mais possédait une grande connaissance ; ses propos étaient bien étayés.
Le défunt a occupé le poste de vice-président de la Khuddam-Ul-Ahmadiyya de l’Inde. Il a aussi servi en tant que rédacteur en chef adjoint du journal Badr pendant trente-quatre ans. Il a en outre servi en tant que rédacteur du journal Mishkat. Il était également membre du comité sur l’histoire de l’Ahmadiyya en Inde. Il a travaillé sur la relecture de l’édition informatisée de la série Rouhani Khazain : il a suggéré des corrections qui ont été faites à sa demande. Il était très méticuleux dans ses relectures. Certains livres du Messie Promis (a.s.) ont été publiés séparément : le défunt a travaillé sur la révision complète des épreuves, en particulier celui de Barahin-i-Ahmadiyya, Arya Dharma et Satbachan. Il a consulté les sources originales et il vérifierait également très soigneusement chaque mot [des citations] du Granth et des Vedas, les Écritures [saintes hindoues], et les différentes références citées par le Messie Promis (as), et mettait en évidence toute divergence dans la traduction ou prononciation des mots. À chaque pas, il a poussé ses recherches à la perfection. C’était là une de ses qualités notables. Il a travaillé avec une grande diligence pour trouver les références originales citées dans Arya Dharam et Sat Bachan et aussi pour la révision de ces ouvrages. Il disait toujours que ces deux livres du Messie Promis (as) font office d’autorité eu égard aux Hindous et aux Sikhs et sont extrêmement importants par rapport à ces deux religions : de ce fait ces ouvrages doivent être vérifiés très soigneusement et on doit s’assurer que les références sont correctes.
Le Saint Coran a été publié avec notre police de caractère Khat-e-Manzour. Le défunt a également rendu de grands services pour le développement du logiciel, préparé par une entreprise de Mumbai. Le défunt a accompli un travail important à cet égard. Il a travaillé jour et nuit sur sa correction et sa précision. Le Saint Coran a donc été publié avec la police de caractère Manzour. Le défunt travaillait également sur la traduction anglaise du Saint Coran faite par Hazrat Maulvi Sher Ali Sahib. Cette édition est presque complète, Incha Allah. Le défunt avec accompli un travail important à cet égard. De la même manière, il avait oeuvré sur certaines parties de la traduction de Hazrat Mir Ishaq Sahib. Il a par ailleurs travaillé d’arrache-pied sur la publication du Saint Coran, en particulier dans la publication de la version utilisant la police Khat-e-Manzour.
Le Nazir-i-Isha’at écrit ceci : « Le défunt était mon enseignant, ainsi que l’oncle maternel de ma femme. Cependant, en tant qu’adjoint, il faisait toujours montre d’un esprit d’obéissance et d’une grande humilité. Il n’a jamais dit que : « J’étais ton enseignant » ou « je suis ton aîné par rapport à nos liens de parenté. »
L’un de ses étudiants écrit : « Le défunt disait qu’il n’avait jamais pris de congé de la Jamia durant ses études et qu’il n’avait jamais pris congé lorsqu’il enseignait au sein de la Jamia. » Qu’Allah accorde Son pardon et Sa miséricorde au défunt.
Le deuxième défunt se nomme Syed Bashir-ud-Din Ahmad Sahib, missionnaire, et qui était également de Qadian. Il est décédé à l’âge de quatre-vingt-trois ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.
Le défunt était le petit-fils de Syed Syed-Ud-Din Sahib qui était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Le défunt était un homme très pieux ; il accomplissait régulièrement la prière de Tahajjoud, se consacrait aux prières et était simple. Il était aussi Moussi. Il laisse derrière lui trois fils qui travaillent tous dans les bureaux de l’Anjuman.
Le prochain défunt se nomme Basharat Ahmad Sahib Haider, Wâqif-e-Zindagi de Qadian : il était le fils de Faiz Ahmad Sahib Shahana. Il est décédé quelques jours de cela à l’âge de 71 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le défunt était le petit-fils Hazrat Abdul Kareem Sahib qui a servi de signe en faveur du Messie Promis (a.s.) suite à la morsure de chien enragé. Il était originaire de Karnataka et s’était rendu à Qadian : après avoir étudié à Ahmadiyya Madrasa, il a travaillé dans différents bureaux puis il a été nommé responsable du département Rishta Nata où il était de service à la Jama’at. Il a servi en tout pendant quarante-six ans. Malgré le manque des ressources, il a mené une vie très digne et simple. Le défunt était un homme d’une grande moralité et d’une grande vertu. Le défunt était un Mousi : il laisse derrière lui sa femme et trois filles qu’il a également bien éduquées et qu’il a toutes mariées à des Wâqifin-e-Zindagi.
Le prochain défunt se nomme le Dr Muhammad Ali Khan, Amir de la Jama’at Ahmadiyya du district Peshawar. Il est décédé le mois dernier à l’âge de 67 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il avait prêté allégeance de son propre chef lorsqu’il était en classe de FSC. Il raconte qu’il était assis dans le magasin de son oncle. Une personne très digne est passée par là et s’en est allée. Quand il est parti son oncle lui a dit : « Sais-tu que c’est un Qadiani ? Les Qadianis sont des gens bien. » Il déclare que c’était sa première introduction à la Jama’at. Ensuite, à l’école de médecine, il avait un camarade de classe qui était ahmadi, et qui lui a demandé s’il croyait que Jésus était vivant ou mort. Muhammad Ali Sahib, le défunt, a dit qu’il le considérait mort. L’étudiant ahmadi a donc pensé qu’il devrait lui prêcher le message de l’Ahmadiyya. Quoi qu’il en soit, il l’a emmené à la mission et lui a présenté la Jama’at. Basharat Bashir Sindhi Sahib était le missionnaire [à l’époque]. Quand le défunt l’a vu portant un pantalon et une chemise, il a été étonné par la mode vestimentaire moderne de ce « Maulavi ». Basharat Bashir Sahib a offert le livre Dawa-ul-Ameer au défunt : il l’a lu et quand il l’a terminé, il était convaincu que l’Ahmadiyya est vraie.
Il a fait la Bai’ah en 1973 ; et en 1974, Hazrat Khalifatul Masih III a accepté son serment d’allégeance. Lorsqu’il est devenu ahmadi en 1974, des émeutes ont éclaté et il a été attrapé par des gens lors d’une manifestation. Les élèves de son collège lui ont dit de demander de rejeter l’Ahmadiyya. Ils avaient découvert qu’il était ahmadi. Ils ont menacé de le tuer. Cependant, l’administration de l’université n’a rien pu faire : à l’époque, le chancelier du collège était Ali Khan, le fils de Bacha Khan. Il s’est présenté et l’a emmené dans son véhicule. Il est sorti de la ville et l’a laissé. « De là, dit le défunt, je suis rentré dans mon village en marchant les pieds nus. Mon père a dit : « Tu te mets en difficulté et tu nous diffames. Pourquoi n’abandonnes-tu pas l’Ahmadiyya ? » J’ai répondu que je ne pourrais pas quitter l’Ahmadiyya. Les débats ont continué avec mon père. Je ne pouvais pas poursuivre mes études en raison de la détérioration de la situation. La situation était en effet très difficile mais j’étais déterminé à suivre l’Ahmadiyya. Un jour, mon père a dit : « Mets fin à ce problème et quitte l’Ahmadiyya ! » J’ai répondu : « La seule solution est d’ajouter du poison au repas que vous m’envoyez, pour que je meure. Cela va résoudre votre problème. Quant à moi, je ne pourrai pas abandonner le Messie Promis (a.s.) et sa Jama’at. » Par la suite, son père ne lui a plus jamais demandé d’abandonner l’Ahmadiyya.
Après le décès de son père, il s’est présenté pour ses funérailles mais n’a pas offert ses prières funéraires. Les gens ont dit que cela était contre les traditions tribales et ont exprimé une grande animosité à son égard, disant que son refus faisait de lui un fils indigne. Le défunt a répondu que le Messie Promis (a.s.) est plus important pour lui.
De la même manière, sa mère l’a très mal traité. Elle lui a dit : « Tu n’es pas mon fils ! »
Il a été déshérité. Il n’est pas retourné au village après cela, mais a continué à aider sa mère. Il se rendait chez son oncle et de là, il prenait soin de sa mère et l’a également aidée financièrement. Quand elle est décédée, il n’a pas fait ses prières funéraires. De même, il avait converti un de ses frères cadets à l’Ahmadiyya. Lui non plus n’a pas accompli les prières funérailles de sa mère. Les gens les ont critiqués et traités de fils indignes. Mais le défunt a dit qu’il était question de l’honneur la Jama’at : « Etant donné que ces gens insultaient le Messie Promis (a.s.) nous ne pouvons pas accomplir leurs prières funérailles. » Il a montré un très grand sens de l’honneur. Le défunt a servi pendant 27 ans dans l’armée. Il a pris sa retraite au grade de lieutenant-colonel. Il était médecin dans l’armée. Après sa retraite, il a également reçu la Médaille présidentielle de distinction militaire. Il a continué à travailler comme professeur adjoint à l’hôpital universitaire Nasir de Peshawar et comme chef du département de psychologie.
À l’âge de trente-deux ans, il a été nommé par Hazrat Khalifatul Masih IV comme émir de la région frontalière et du district de Peshawar, et de la Jama’at de Peshawar. En 1985, il a été nommé membre du conseil d’administration du Waqf-e-Jadid. Il a conservé ce poste à vie. Il a également été membre du conseil d’administration du Waqf-e-Jadid. Il était aussi membre de la Fondation Fazl-e-Umar et de la Fondation Tahir ; et il était en outre membre permanent de la Choura.
Son frère cadet est le Colonel Ayyub dont j’ai fait mention. Il avait lui aussi accepté l’Ahmadiyya et avait épousé la fille de Shamsuddin Khan, Amir de la région frontalière du Pakistan. Il laisse dans le deuil sa femme, un fils et trois filles. Son fils est un membre du Waqf-e-Naw, et sert actuellement avec Humanity First en Tanzanie. Il écrit : « Dr Mohammad Ali Khan s’était distingué de par son attachement à la vérité, par son honnêteté, son altruisme et son intégrité. Il ne faisait jamais mention d’argent, de dépenses, de biens mondains, ou de choses de ce genre. » Tous les enfants ont écrit cela. Il ajoute : « Il a toujours vécu une vie heureuse et pleine de satisfaction. »
Il a dirigé la Jama’at de Peshawar avec amour et en faisant confiance à l’aide divine, en toutes circonstances – et notamment dans les conditions les plus difficiles. Les habitants de Peshawar sont profondément attristés par sa mort. Il avait une relation profonde avec le Califat ; il faisait preuve d’une obéissance exemplaire. Il avait également une relation d’amour avec le Messie Promis (a.s.) et le Saint Prophète (s.a.w.). Il se tenait toujours prêt à offrir n’importe quel sacrifice pour défendre l’unicité d’Allah. Il possédait de très nombreuses qualités.
Le prochain défunt dont je ferai mention est Moukarram Mohammad Rafi Khan Shehzada, de Rabwah. Il est décédé le 30 mars. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Il avait 82 ans. Il était le petit-fils de Hazrat Ghulam Rasool Afghani et d’Ayesha Pathani, et l’arrière-petit-fils de Hazrat Abdul Sattar Khan, qui était une personnalité renommée de la communauté. Il était régulier dans ses actes d’adoration et offrait la prière de Tahajjoud depuis sa jeunesse. Il était fier de sa religion et avait un grand zèle. C’était une personne très pure. Durant les derniers moments de sa maladie, il récitait le Coran à voix haute en dépit de difficultés à respirer. Quand il a été recruté dans l’armée de l’air d’Abou Dhabi, il y avait déménagé quelque temps plus tard. Un Maulavi de l’assemblée de l’armée de l’air avait dit que les Qadianis méritaient d’être tués, il s’était alors levé, plein de courage, et avait dit : « Je suis un ahmadi. Tuez-moi donc ! » Par la suite, il a démissionné de là-bas et est revenu au Pakistan où il a ouvert un magasin de produits médicaux. Pendant ce temps, il a également servi en tant que président de la Jama’at du quartier de Dar ul Rahmat Sharqi Rajiki. De même, il a participé à environ cinquante épisodes de l’émission de la MTA, Pashto Muzakrah. Il faisait preuve de beaucoup de compassion à l’égard de tout le monde et se comportait avec eux tel un père. Il aidait financièrement les autres en secret, et était également membre du système de la Wassiyat. Il laisse dans le deuil sa femme, ses deux fils et quatre filles.
Le prochain défunt se nomme Ayaz Younus, de l’Australie. Il est décédé de noyade le 24 mars dans les eaux lors d’une crue dans l’État australien de Nouvelle-Galles du Sud. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Il était un serviteur dévoué. Il avait dit au président : « Si vous avez besoin de quelqu’un, faites appel à moi : je me présenterai aussitôt que vous m’appellerez. » Il se tenait toujours prêt pour servir, et il disait à tout le monde : « Les portes de ma maison sont grandes ouvertes, venez dès que vous avez besoin d’aide. » Il aidait tout le monde autant qu’il pouvait. Il était encore jeune et ne s’était pas encore marié. L’Etat australien a accordé le visa à sa famille qui se trouvait au Pakistan pour qu’ils puissent participer à ses funérailles, lors desquelles des représentants de l’État étaient également présents.
Le prochain dont je ferai mention se nomme Tahir Ahmad, fils de Mian Qurban Hussein qui servait au sein de la Wakalat-e-Mal Thalith à Rabwah. Il était le père d’Idris Ahmad qui est au Royaume-Uni et qui est un des architectes du projet d’Islamabad. Il est décédé à l’âge de 77 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Le défunt était secrétaire de Tarbiyyat dans la Jama’at locale. Il a également eu l’opportunité de servir en tant que vice-président et Zaim Ansarullah. Il offrait régulièrement la prière de Tahajjoud et des Nawafil. Il récitait habituellement le Saint Coran et était membre du système d’Al-Wassiyah. Il laisse derrière lui deux filles et trois fils.
La prochaine personne dont je ferai mention se nomme Rafiq Aftab, du Royaume-Uni, qui est le père de Farooq Aftab. Il est décédé en avril dernier, à l’âge de 63 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. M. Farooq écrit : « Mon père possédait de nombreuses qualités. Il était humble, pieux, et était amical envers tout le monde. Il était une personne joviale et respectable. » Il était en effet jovial, il respectait les autres, et il était hospitalier. De nombreuses personnes ont appelé pour dire la même chose, et ont témoigné de ses qualités. Il était très sincère et dévoué. Il a toujours encouragé ses enfants à rester attachés au Califat, et c’est grâce à ses efforts que ses enfants sont en train de servir la communauté.
La prochaine défunte se nomme Zarina Akhtar : elle était l’épouse de Mirza Naseer Ahmad Chitti Masih, qui enseigne à la Jamia Ahmadiyya du Royaume-Uni. Elle est décédée le mois dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Elle était une descendante de compagnons du Messie Promis (a.s.). C’était une personne très patiente et reconnaissante, qui a eu l’opportunité de servir ses parents et ses beaux-parents. Elle a mené sa vie avec une personne dédiée, et a fait preuve de fidélité, se contentant de sa situation. Elle a résidé au Ghana, et en dépit de circonstances économiques très pénibles elle a passé cette période difficile avec ses enfants en faisant preuve de patience et reconnaissance. Elle ne s’est jamais plainte. La défunte était membre du système d’Al-Wassiyat. L’un de ses fils a également dédié sa vie. Il s’agit de Mirza Touqir Ahmad, qui sert au sein de la MTA.
Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Hafiz Mohammad Akram. Il est décédé ce mois à l’âge de 80 ans à la Tahir Heart Institute. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. L’Ahmadiyya a été introduite dans sa famille par l’intermédiaire de Hazrat Khalifatul Masih I : par la suite, son grand-père a prêté le serment d’allégeance par écrit à l’époque du Messie Promis (as). L’un de ses petits-fils, Abdul Khabir Rizwan, a l’opportunité de servir ici au sein du bureau de secrétariat privé du Royaume-Uni. Il avait également proposé de dédier sa vie pour la communauté, et lorsqu’une demande de vérification à son sujet a été envoyée à Mohammad Ahmad Mazhar qui est l’ancien Amir du district de Faisalabad, celui-ci lui a dit : « Si vous souhaitez servir dans la voie de la religion, vous pouvez servir ici à mes côtés. » Il a ainsi passé toute sa vie à servir au sein de la Jama’at de Faisalabad. Il a toujours donné préséance à sa foi sur le monde. Il faisait partie du système d’Al-Wassiyat et a eu l’opportunité de régler la somme du Hissa Jaidad au cours de sa vie. Il offrait très régulièrement la prière de Tahajjoud. Il a eu l’opportunité d’enseigner le Saint Coran et de le faire mémoriser à de très nombreux enfants. Il a également fait mémoriser le Saint Coran à son fils cadet.
Le prochain dont je ferai mention est Chaudhry Noor Ahmad Nasir, qui est décédé à l’âge de 82 ans ces derniers jours. Il était le fils aîné de Chaudhry Mohammad Abdullah qui était un Darwesh de Qadian. Par la grâce d’Allah, deux de ses fils ont dédié leur vie. L’un d’eux est directeur d’une de nos écoles au Libéria : il s’agit de Mansoor Ahmad Nasir. Son deuxième fils est Masroor Ahmad Muzaffar : il est en train de servir la communauté au Ghana en tant que missionnaire. Les deux fils n’ont pu se rendre aux funérailles de leur père en raison de leurs activités respectives. Le défunt était membre du système de Wassiyat.
Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Mokarram Mahmood Ahmad Minhas, fils de Hakim Obaidullah Minhas. Il est décédé à l’âge de 75 ans le mois dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. L’un de ses fils Rashid Mahmood Minhas est missionnaire. Il écrit : « Le défunt avait des traits de caractère d’un Darwesh. C’était un homme aux nombreuses qualités. Il offrait régulièrement la prière de Tahajjoud. Il était dévoué envers le Califat ; il se tenait toujours prêt pour aider les personnes pauvres et les nécessiteux. » Ce fils n’a pas su rendre à ses funérailles car il était en train de servir au Ghana. Son autre fils n’a pu y participer car il se trouvait en Malaisie. Qu’Allah accorde la patience et le courage à eux tous, aux enfants et aux proches des défunts, et qu’Il exalte leurs rangs ; qu’Il fasse preuve de pardon et de miséricorde à leur égard. Je dirigerai leurs prières funéraires après la prière de la Joumou’ah, Incha Allah.
(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)