Les Musulmans Peuvent-ils S’intégrer Dans La Société Occidentale ?

Le 5 décembre 2012, une réception VIP a eu lieu à la mosquée Bait-ur-Rasheed à Hambourg, en Allemagne, au cours de laquelle le chef mondial de la Communauté musulmane Ahmadiyya, le cinquième calife, Hadhrat Mirza Masroor Ahmad (qu’Allah lui vienne en aide), a prononcé un discours sur l’intégration des musulmans en Occident. Parmi les participants figuraient le maire adjoint de Hambourg, Mme Christa Goestch du parti des Verts, le président de la police de Hambourg, Wolfgang Kopitzsch, le président du parti socialiste démocrate pour l’intégration de Hambourg, un membre de l’assemblée provinciale, Kazim Abachi, un membre de l’assemblée nationale, Serkan Toren et le Dr Khalifa de l’université de Hambourg, ainsi que d’autres dignitaires, universitaires et professionnels de renom étaient présents.

Bismillahir-Rahmanir-Rahim – Au nom d’Allah, le Gracieux, le Miséricordieux.

A tous nos invités distingués  : Assalamo’alaikum wa rahmatullahi wa barakatuhu – que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur vous tous.

De prime abord je tiens à remercier tous les invités qui ont daigné accepter notre invitation à cet événement. Nombre d’entre vous connaissent très bien notre Communauté ou sont des amis de longue date des musulmans ahmadis. Et je suis certain que ceux qui connaissent la communauté Ahmadiyya depuis peu auront déjà ressenti un vif désir pour découvrir davantage à son sujet. Votre présence ici prouve que le fait de rencontrer les ahmadis ou de visiter leurs mosquées n’est point ressenti comme un acte périlleux à votre égard.

Dans le climat actuel, où la plupart des informations sur l’Islam sont extrêmement négatives, les non-musulmans parmi vous auraient craint de visiter une mosquée ahmadie de peur que cela n’entraîne quelque ennui ou ne vous cause grand tort. Cependant, comme je l’ai dit, votre présence à cet événement prouve que vous n’avez pas peur des musulmans ahmadis et que vous ne les considérez pas comme une menace. Cela démontre aussi que vous appréciez les ahmadis et les croyez être des gens sincères et honnêtes, comme vous et la majorité de la population.

En affirmant cela, je n’écarte pas la possibilité qu’il puisse y avoir un petit nombre d’entre vous qui, en dépit de votre présence, appréhende jusqu’à présent un éventuel retombé négatif suite à votre participation. Il se peut que vous craigniez d’être assis aux côtés d’individus ayant des tendances extrémistes. Si l’un d’entre vous entretient pareilles craintes, qu’il s’en débarrasse immédiatement. Nous sommes très vigilants à cet égard ; et si par hasard un extrémiste tente d’entrer dans la mosquée ou dans ses alentours, nous prendrons des mesures fermes pour l’en repousser. Soyez sans craintes ; vous êtes entre de bonnes mains.

En effet, si un membre de la Communauté Islamique Ahmadiyya affiche des tendances extrémistes, s’il enfreint la loi ou met à mal la paix, il est immédiatement expulsé de la communauté. Nous sommes contraints de prendre ces mesures fermes en raison de notre respect absolu pour le terme « Islam » qui signifie littéralement « paix » et « sécurité ». Notre communauté représente les véritables valeurs l’Islam. L’avènement de cette véritable représentation de l’Islam a été prédit dans une grande prophétie faite par le Saint Prophète Muhammad (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui), il y a de cela plus de 1400 ans. Dans sa prophétie il a dit qu’un temps viendra quand les musulmans, dans leur grande majorité, oublieront les préceptes originels et purs de l’Islam. Selon la prophétie encore, au cours de cette période Allah enverra un réformateur, un Messie et Mahdi, afin de rétablir l’Islam véritable dans le monde.

Nous, membres de la Communauté Islamique Ahmadiyya, croyons que le fondateur de notre mouvement, Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (que la paix soit sur lui) de Qadian est celui qui a été envoyé pour accomplir cette grande prophétie. Par la grâce d’Allah cette communauté a prospéré et s’est répandue dans 202 pays. Sur tous ces territoires, des citoyens issus de la population locale et de toutes origines ont embrassé l’Ahmadiyya. En sus d’être musulmans ahmadis, ils jouent aussi leur rôle en tant que loyaux citoyens de leurs pays respectifs. Il n’y a aucune contradiction ou conflit entre leur amour pour l’Islam et leur attachement à leur patrie. En fait, ces deux loyautés sont étroitement liées l’une à l’autre. Les musulmans ahmadis, où qu’ils se trouvent, sont les citoyens les plus respectueux de la loi. Je peux affirmer sans hésiter que la grande majorité des membres de notre communauté possède ces qualités.

C’est en vertu de ces mérites que les ahmadis – qu’ils soient immigrés ou issus de la population locale et s’étant convertis – ne s’inquiètent jamais quant à leur intégration dans leurs nouvelles sociétés. Ils n’ont pas non plus de soucis sur les mesures qu’ils doivent prendre afin de promouvoir les intérêts nationaux de leur terre d’accueil. Là où ils se trouveront les ahmadis aimeront leur pays comme tout citoyen sincère et s’évertueront à promouvoir le progrès de leur nation. C’est l’Islam qui nous enseigne cet art de vivre : d’ailleurs il ne se contente guère d’une légère recommandation à cet effet, mais nous demande d’être absolument loyaux et dévoués envers notre pays de résidence. En effet, le Saint Prophète (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) a souligné que l’amour pour sa patrie fait partie intégrante de la foi de tout vrai musulman.

Puisqu’aimer son pays est un élément fondamental de l’Islam, comment un vrai musulman pourra-t-il trahir sa nation et lui être déloyal, renonçant du même coup à sa foi ? [Selon notre tradition] lors de nos grandes réunions tous les membres de la Communauté, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, se lèvent pour prêter un serment en prenant Dieu à témoin : ils y promettent de sacrifier leur vie, leurs biens, leurs temps et leur honneur non seulement pour leur religion, mais aussi pour le bien de leur peuple et de leurs pays. Peut-il y avoir de citoyens plus fidèles que ceux qui sont constamment enjoints de servir leur nation et à qui l’on demande de promettre sans cesse d’être toujours prêts à tout sacrifice pour le bien de leur foi, leur pays et leur peuple ?

D’aucuns peuvent se dire qu’ici en Allemagne, la majorité des musulmans sont du Pakistan, de la Turquie ou d’autres pays d’Asie et que quand il sera question de sacrifice, ils vont préférer leurs pays d’origine, plutôt que l’Allemagne. Je tiens à préciser que lorsqu’un individu acquiert la nationalité allemande ou de tout autre pays, il devient citoyen à part entière de cette nation. J’ai souligné ce point plus tôt au cours de l’année dans le discours que j’ai prononcé au siège de l’Armée fédérale allemande à Coblence. J’avais expliqué, à la lumière des préceptes islamiques, ce qui devrait survenir si l’Allemagne entrait en guerre contre le pays d’origine d’un immigré qui a reçu la citoyenneté allemande. Si l’immigré éprouve de la sympathie envers sa terre d’origine et croit que le risque existe qu’il soit tenté de nuire aux intérêts de l’Allemagne, il doit immédiatement renoncer à sa citoyenneté ou à son statut d’immigré et retourner dans son pays natal. Toutefois, s’il choisit de rester, l’Islam ne l’autorise point d’être déloyal envers le pays d’accueil. C’est là un principe absolu et catégorique. Islam ne tolère aucune rébellion, ni ne permet-il à un citoyen de conspirer contre sa nation – d’origine ou d’adoption – ou de lui nuire par tout autre procédé. Si un individu ourdit un complot contre son pays d’adoption ou lui porte préjudice il doit être traité comme un ennemi de l’État, un traître, et puni selon les lois du pays.

Ceci clarifie la situation d’un immigré musulman. Dans le cas de l’Allemand de souche ou du ressortissant d’un autre pays, qui s’est converti à l’Islam, il est tout à fait évident qu’il n’a d’autre choix que de prouver une loyauté indéfectible envers sa grande nation. On soulève parfois aussi la question suivante : quelles mesures doivent prendre les musulmans qui vivent en Occident quand un pays occidental s’engage dans une guerre contre une nation musulmane ? Avant d’y répondre, je veux souligner que le fondateur de notre Communauté, le Messie Promis (que la paix soit sur lui), a expliqué qu’à notre époque il n’y a plus de guerres de religion. Au cours de l’histoire, il y a eu des conflits entre les musulmans et les adeptes d’autres religions : le but de ces derniers était tout simplement d’exterminer les musulmans et l’Islam.

Dans la plupart des premiers conflits, les non musulmans étaient les agresseurs et les musulmans n’avaient d’autre choix que de défendre leur religion et leur personne. Toutefois, le Messie Promis (que la paix soit sur lui) a expliqué que de telles circonstances n’existent plus, car aucun État des temps modernes n’a déclaré la guerre dans le but d’anéantir l’Islam. Bien au contraire, la plupart des pays occidentaux et non musulmans accordent une grande liberté religieuse à leurs citoyens. Notre Jama‘at est extrêmement reconnaissante pour cette liberté, qui permet aux ahmadis de diffuser le message de l’Islam dans des pays non musulmans. Par conséquent, nous sommes en mesure de présenter à l’Occident les valeurs véritables et fort louables de l’Islam, que sont la paix et l’harmonie. Or, c’est certainement en raison de cette même liberté de culte et de cette tolérance que je suis en mesure d’être là devant vous et de présenter le vrai Islam. En effet, aujourd’hui, il n’y a plus de guerres de religion. L’autre cas de figure est celui d’une guerre non confessionnelle entre un pays à forte population musulmane et un pays composé à majorité de chrétiens.

Comment un citoyen musulman vivant dans ces pays chrétiens ou autres, doit-il réagir en de telles circonstances ? Comme réponse l’Islam nous fournit ce principe immuable : l’on ne doit jamais soutenir la cruauté ou l’oppression. Si un pays musulman ou chrétien commet des atrocités on doit l’en empêcher.

Comment un citoyen peut-il endiguer la brutalité et l’injustice de son pays ? La réponse est toute simple. De nos jours, la démocratie existe dans le monde occidental. Si un honnête citoyen constate que son gouvernement est coupable d’oppression, il doit le condamner et chercher à guider son pays sur le droit chemin. Un groupe d’individus peut aussi le faire. Si un citoyen estime que son pays viole la souveraineté d’une autre nation, il devra attirer l’attention de son gouvernement et exprimer ses préoccupations. Défendre ce qui vous semble juste ou exprimer sereinement vos préoccupations n’est pas un acte de rébellion ou de révolte. En fait, c’est l’expression d’un véritable amour pour votre pays. Un honnête citoyen ne peut endurer que l’on ternisse la réputation de son pays sur la scène internationale et en exigeant des comptes à son pays, il lui manifeste son attachement et sa loyauté.

Quant au rôle de la communauté internationale et de ses institutions, l’Islam enseigne que si une nation est victime d’une attaque, les autres États doivent s’unir pour retenir l’agresseur. Si celui-ci retrouve ses esprits et cesse ses agressions, des peines cruelles et des sentences injustes ne doivent pas lui être imposées par vengeance ou comme un moyen pour profiter de la situation.

L’Islam fournit ainsi des réponses et des solutions à toutes les situations possibles. L’essence de ses préceptes est de répandre la paix, tant et si bien que le Saint Prophète (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) a défini un musulman comme celui qui ne nuit, ni par ses mains et ni par sa langue à ceux qui aspirent à la paix. Comme je l’ai déjà dit, l’Islam nous enseigne de ne point soutenir la cruauté ou l’oppression. C’est ce beau et sage principe qui confère honneur et dignité au vrai musulman dans le pays où il vit. Il n’y a pas de doute que tout citoyen sincère et honnête souhaiterait avoir au sein de sa société des gens aussi pacifiques que respectueux.

Le Saint Prophète Muhammad (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) a prescrit au musulman un autre principe de vie tout aussi sublime. Il recommande au vrai croyant d’être toujours à la recherche de tout ce qui est bon et pur. Il affirme que toutes les fois qu’un musulman tombera sur une parole de sagesse ou précepte noble, il devra le traiter comme son héritage personnel. Ainsi, avec la même détermination que la personne qui cherche à acquérir ses biens légitimes, les musulmans doivent s’efforcer d’obtenir et de profiter de conseils avisés et de la bonté là où ils existent. Face aux inquiétudes contemporaines sur l’intégration des immigrants, c’est là un principe tout aussi beau que parfait. Les musulmans ont appris que, afin de s’intégrer dans leur société et de promouvoir le respect mutuel, ils doivent chercher à connaître tous les aspects positifs de chaque société, chaque région, chaque ville et chaque pays. Il ne suffit pas simplement de connaitre l’existence de ces valeurs, mais les musulmans doivent s’évertuer à les adopter dans leurs vies. C’est une pratique qui inculque la convivialité, la confiance mutuelle et l’affection. En effet, qui peut être plus épris de paix qu’un vrai croyant, qui en sus de satisfaire les exigences de sa foi, tente également d’adopter tous les nobles aspects de sa société ou de celle des autres ? Qui peut propager la paix et la sécurité mieux que lui ?

Grâce aux moyens de communication disponibles aujourd’hui, le monde est devenu un village planétaire. Le Saint Prophète Muhammad (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) en avait fait la prophétie environ 1400 ans de cela, quand il a dit qu’un temps viendra où le monde formera un tout et que les distances sembleront se raccourcir. Il a dit que suite aux moyens rapides et modernes de communication, les gens seront en mesure de voir le monde entier. En fait, il s’agit d’une prophétie du Saint Coran qu’il a expliqué en détail. A ce sujet, le Saint Prophète Muhammad (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) a affirmé que quand un tel moment viendra, les gens devront chercher à connaître et à adopter les valeurs positives des autres, tout comme ils chercheraient à retrouver leur propriété perdue.

En d’autres termes, on peut dire que toute chose positive mérite d’être adoptée, et toute chose négative doit être évitée. Le Saint Coran a expliqué ce précepte en disant qu’un vrai musulman est celui qui enjoint le bien et qui interdit le mal. Ayant tout cela à l’esprit, quelle nation ou société soutiendra qu’elle ne peut tolérer ou accepter dans ses rangs des musulmans ou un Islam aussi épris de paix ?

L’année dernière, lors d’une rencontre avec le maire de Berlin je lui ai expliqué que l’Islam nous enseigne de traiter toute valeur positive d’une nation comme notre propriété personnelle. Il a observé : « Si vous pratiquez ce précepte il n’y a pas de doute que le monde entier vous soutiendra. »

Je suis à la fois fort étonné et attristé quand j’entends que d’aucuns prétendent, ici et là en Allemagne, que ni les musulmans ni l’Islam ne sont à même de s’intégrer dans la société allemande. Certes, il est vrai que l’Islam prôné par les extrémistes ou les terroristes ne peut s’intégrer dans aucun pays ou aucune société, sans parler de l’Allemagne. En effet, un temps viendra quand des voix condamneront avec fermeté ces idéologies extrémistes, même dans les pays musulmans. Néanmoins, le véritable Islam, celui apporté par le Saint Prophète (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui), saura certainement attirer des gens sincères et honnêtes. À notre époque, afin de faire revivre ses enseignements originaux, Allah a envoyé le Messie Promis (que la paix soit sur lui) qui s’est soumis au Saint Prophète (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui), et ses disciples pratiquent et prêchent le vrai message de l’Islam.

Personne ne peut légitimement prétendre que l’Islam véritable ne peut s’intégrer dans quelque société que ce soit. Le vrai Islam prône la justice et la bonté et rejette le mal et les méfaits sous toutes ses formes. Le vrai Islam enjoint aux musulmans d’arrêter le mal et la cruauté partout où ils existent. Ainsi, loin de ne pas pouvoir s’intégrer, le vrai Islam attire naturellement la société vers lui tel un aimant. L’Islam enseigne qu’un individu ne doit pas uniquement chercher à acquérir ou à désirer la paix pour lui-même, mais doit, avec le même élan, faire des efforts conséquents à répandre la paix et l’harmonie parmi les autres. Cette attitude désintéressée est le moyen pour établir la paix dans le monde. Existe-t-il de société qui ne saurait apprécier pareils préceptes et qui n’approuverait pas une telle approche ? Certainement une bonne société ne désirerait jamais que l’immoralité et le mal puissent se répandre en son sein, ni ne s’opposerait-elle à l’épanouissement de la bonté et de la paix.

La définition de la « bonté » peut fluctuer selon que l’on soit croyant ou pas. Il y a deux vertus primordiales desquelles émane toute bonté prônée par l’Islam : le droit d’Allah et le droit de l’humanité. Certes un croyant et un non croyant diffèrent quant à la définition du premier droit mais pas sur le second qui concerne l’humanité. Les devoirs dus à Allah concernent le culte, et toutes les religions guident leurs disciples à ce sujet. La religion et la société ont tout deux éclairé l’homme sur les droits d’autrui. L’Islam a exposé dans ses moindres détails les droits de l’humanité et par conséquent expliquer ces aspects ici se révélera impossible. Cependant, je vais citer quelques-uns des droits importants établis par l’Islam, des droits qui sont nécessaires pour promouvoir la paix au sein de la société.

L’Islam enseigne le respect des sentiments d’autrui. Cela comprend les sensibilités religieuses ainsi que les sentiments des autres sur les différents aspects de la société. Une fois, suite à un différend entre un juif et un musulman le Saint Prophète (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) a penché en faveur du juif afin de défendre les croyances de ce dernier. Pour ménager ses sentiments, le Saint Prophète Muhammad (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) a réprimandé le musulman en disant qu’il ne devrait pas prétendre que lui, le Prophète (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui), était supérieur à Moïse, quoiqu’il – le Saint Prophète Muhammad (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) – savait qu’il avait apporté le dernier livre de loi divin. C’est ainsi que le Saint Prophète Muhammad (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) a respecté les sentiments d’un croyant appartenant à une autre confession et a établi la paix au sein de la société.

Un autre grand enseignement de l’Islam exige que l’on respecte les droits des pauvres et des démunis. Pour ce faire, il enseigne que les gens doivent chercher toute occasion pour améliorer le statut des couches défavorisés de la société. Nous devons aider les plus démunis de manière désintéressée et ne point les exploiter. Malheureusement aujourd’hui, quoiqu’il existe des projets ou des opportunités qui sont sensés « aider » les défavorisés, ils sont souvent basés sur un système de crédit où le remboursement est soumis à des intérêts. Par exemple, on offre des prêts aux étudiants pour les aider à terminer leurs études ou d’aucuns empruntent des capitaux pour démarrer leurs entreprises, mais ils prennent des années voire des décennies pour rembourser leurs dettes. Après des années difficiles ou une crise économique, ils peuvent se retrouver à la case de départ ou très probablement dans une situation financière encore plus précaire. Nous avons vu ou entendu parler d’innombrables exemples de ce genre au cours de ces dernières années quand la crise financière a frappé différentes parties du monde.

Une accusation portée souvent contre l’Islam est qu’il n’accorde pas des droits égaux à la femme. Ceci est un reproche infondé, car l’Islam a lui conféré honneur et dignité. A titre d’exemple il lui a donné le droit de divorcer de son mari si celui-ci se comporte mal envers elle ; c’est un droit accordé à une époque où la femme n’avait d’autre statut que celui d’un simple objet. Ce n’est qu’au cours du siècle précédent que ce droit a été octroyé aux femmes dans le monde développé. En outre, l’Islam a donné aux femmes le droit à l’héritage à une époque où elles ne jouissaient d’aucune importance dans la société. En Europe elles n’ont eu ce privilège que récemment.

De même l’Islam confère un statut important aux voisins. Ces derniers comprennent ceux qui sont assis à côté de nous, ainsi que ceux qui occupent les maisons adjacentes aux nôtres, que nous connaissions leurs habitants ou pas. En effet ceux qui résident dans les quarante maisons qui nous entourent tombent dans cette catégorie. Sont également considérés comme voisins ceux qui voyagent avec nous et nous sommes enjoints de prendre soin d’eux. [En Islam] ce droit est si important que le Saint Prophète Muhammad (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) disait qu’il croyait que les voisins seraient inclus parmi les héritiers. Il est allé jusqu’à affirmer que celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses méchancetés ne peut être qualifié de croyant ou de musulman.

Un autre précepte de l’Islam concernant le bien-être d’autrui exige l’entre-aide dans le but d’améliorer la situation des personnes faibles et vulnérables. Ainsi, afin de remplir son rôle et de mettre en œuvre ces consignes, la Communauté Islamique Ahmadiyya offre l’accès à l’éducation primaire et secondaire dans des régions pauvres et défavorisées. Nous construisons et assurons le fonctionnement d’écoles, fournissons des bourses et finançons l’enseignement supérieur de ceux qui en sont privés afin qu’ils puissent s’en sortir d’eux-mêmes.

Un autre précepte de l’Islam est que l’on doit respecter tous ses engagements et promesses. Cela comprend les promesses faites à autrui et exige que le musulman respecte le serment de fidélité qu’il fait à son pays en tant que citoyen. C’est un fait que j’ai évoqué plus tôt.

Ce ne sont là que quelques points que j’ai mentionnés pour vous démontrer à quel point l’Islam est une religion qui prône la compassion et l’amour. Il est fort attristant de constater que ses adversaires ou ceux qui ignorent ses véritables enseignements le critiquent à tort avec la même force que celui-ci prône la paix dans le monde. Comme je l’ai souligné aujourd’hui la Communauté Islamique Ahmadiyya est en train de diffuser et de représenter le vrai message de l’Islam. A la lumière de cela, je conseille à ceux qui critiquent l’Islam, en raison des actions d’une minorité parmi les musulmans, de demander des comptes à ces derniers, mais de ne point user de ces exemples malvenus pour diffamer et discréditer les véritables valeurs de l’Islam.

Ne croyez point que les préceptes de l’Islam sont une menace pour l’Allemagne ou pour tout autre pays. Vous ne devez pas vous soucier si oui ou non un musulman pourra s’intégrer dans la société allemande. Comme je l’ai déjà dit, une des distinctions de l’Islam, est qu’il enseigne aux musulmans d’adopter toute valeur louable et sans nul doute les musulmans peuvent s’intégrer et vivre au sein de n’importe quelle société. Si les actions d’untel sont contraires à cela, il est peut-être musulman de nom, mais pas un adepte des véritables préceptes de l’Islam. Néanmoins si on invite les musulmans à commettre un méfait ou à ignorer les consignes du Saint Coran se rapportant aux principes de la pudeur, de la sainteté de la religion ou encore à violer les principes de la piété, ils ne pourront le faire. Cependant ces questions ne concernent pas leur intégration ; elles ont trait à la liberté religieuse individuelle.

Les musulmans ne doivent pas être les seuls à condamner toute violation de la liberté de culte, ceci incombe aussi à toute personne sincère et honnête : elle doit affirmer au grand jour qu’aucun État ou aucune société ne peut porter atteinte aux pratiques religieuses des individus. Je prie que l’Allemagne ainsi que tout autre pays accueillant des ressortissants de nationalités et de cultures différentes, puissent faire preuve de la plus grande tolérance et d’un plus grand respect eu égard aux sentiments d’autrui. Ainsi, qu’ils soient les porte-étendards de ceux qui prônent le respect mutuel, l’affection et la paix. Ceci sera le moyen de garantir la paix et la sécurité permanente du monde, afin que l’humanité soit à l’abri de cette destruction imminente qui résulte de l’absence totale de la tolérance mutuelle.

La menace d’une catastrophe terrible se profile à l’horizon et afin de nous en prémunir, toute nation et tout individu, croyant ou pas, doit prendre maintes précautions. Que tout le monde puisse tirer la même conclusion. A la fin, je voudrais encore une fois vous remercier tous d’avoir sacrifié votre temps pour être présents et pour m’avoir écouté aujourd’hui. Qu’Allah vous bénisse tous. Merci beaucoup.

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