Du 3 au 4 décembre 2012 Hadrat Mirza Masroor Ahmad, cinquième successeur du Messie Promis et chef spirituel de la Communauté Islamique Ahmadiyya, a effectué sa première visite au Parlement européen à Bruxelles, où il a prononcé un discours historique devant plus de 350 invités représentant 30 pays. L’événement était organisé par le groupe multipartite « Les amis des musulmans ahmadis au Parlement européen », dont le président est le Dr Charles Tannock. Ce groupe de députés a pour rôle de promouvoir les intérêts la Communauté Islamique Ahmadiyya au sein du Parlement européen, dans l’ensemble de l’Europe et dans le reste du monde. Ci-dessus est la transcription du discours prononcé par Sa Sainteté le Calife.
D’emblée je tiens à remercier les organisateurs de cet événement qui m’ont permis de m’adresser à vous tous ici au Parlement européen. Je remercie également tous les délégués, représentants de différents pays, et les autres invités, qui sont venus assister à cet événement au prix de grands efforts.
Ceux qui connaissent la Communauté Islamique Ahmadiyya de près – et même ceux qui lui sont moins familiers mais qui sont en contact avec des ahmadis – sont pleinement conscients que notre communauté ne cesse d’inviter l’humanité vers l’instauration de la paix. Sans nul doute nous faisons de notre mieux, moyennant nos ressources, afin d’atteindre cet objectif.
En tant que chef de la Communauté Islamique Ahmadiyya, je parle régulièrement à ce propos quand l’occasion se présente. Le fait que j’évoque la nécessité de la paix et de l’amour mutuel n’est pas en raison d’un nouveau précepte apporté par la Communauté Ahmadiyya. Certes l’un des objectifs majeurs de l’avènement du fondateur de notre communauté était d’instaurer un climat de paix et de réconciliation, mais le fait est que toutes nos œuvres reposent sur les préceptes révélés au fondateur de l’Islam, le Saint Prophète Muhammad(s.a.w.).
Au cours des 1400 ans qui lui ont succédé les musulmans, dans leur majorité, ont malheureusement oublié les préceptes immaculés qu’il avait apportés. Dieu le Tout-Puissant a envoyé Hadrat Mirza Ghulam Ahmad de Qadian, le fondateur de la Communauté Islamique Ahmadiyya afin de raviver l’Islam et ce conformément à la prophétie du Saint Prophète Muhammad(s.a.w.). Je veux que vous ayez tous ces points en tête quand je parlerai des principes de l’Islam par rapport à l’instauration de la paix et de l’harmonie dans le monde.
Je dois aussi signaler que la « paix » et la « sécurité » comprennent plusieurs aspects. Chaque facette individuelle est tout aussi importante que le lien qui les unit tous. A titre d’exemple, la base de la paix au sein de la société repose sur la tranquillité et l’harmonie dans le cercle familiale. La situation au sein du foyer n’est point restreinte à ses quatre murs : elle a des conséquences sur la paix dans le quartier, ce qui influe à son tour sur l’ensemble de la ville. Les troubles au sein de la famille affecteront négativement le quartier et cela aura une incidence sur toute la ville. De même, l’état de la ville affectera la sérénité du pays tout entier ; au final l’état de la nation aura des conséquences sur la paix et l’harmonie de la région ou du monde entier.
Il est évident que si vous souhaitez évoquer un seul aspect de la paix, vous constaterez que sa portée ne cessera de s’accroître à l’infini. De même, là où la paix fait défaut, différentes méthodes seront nécessaires pour la rétablir, et ce dépendant des problèmes sous-jacents et des aspects particuliers de la paix et de la sécurité qui auront été violés.
A la lumière de tout cela il est évident que plus de temps que ce qui m’est disponible sera nécessaire pour couvrir pleinement ce sujet et pour répondre à toutes ces questions. Néanmoins, je tenterai d’évoquer au moins certains aspects des véritables préceptes de l’Islam.
Nous constatons aujourd’hui que l’Islam est la cible de nombreux critiques : on l’accuse d’être en grande partie responsable des désordres et des conflits qui secouent le monde. L’Islam est censuré en dépit du fait que son nom signifie « paix » et « sécurité ». Par ailleurs l’Islam est cette religion qui a émis des directives précises afin d’établir la paix ; il a aussi édicté des règles pour y parvenir. Avant de vous brosser un tableau des valeurs réelles de l’Islam, valeurs qui prônent la paix, j’aimerai évoquer en bref l’état actuel du monde. Certainement vous êtes familiers avec, mais j’y tiens afin que vous l’ayez en tête quand je parlerai des principes islamiques sur la paix et l’harmonie.
Nous sommes tous conscients et acceptons que nous vivons dans un village planétaire. Nous sommes tous reliés par divers moyens : les réseaux de transport modernes, les médias et l’Internet, etc. Tous ces facteurs ont contribué à rapprocher plus qu’auparavant les nations du monde. Les hommes de toutes ethnies, religions et nationalités se sont installés et se côtoient dans de grands pays. En effet, une forte population d’immigrants existe dans de nombreux pays. Ces immigrés se sont si bien intégrés qu’il serait extrêmement difficile, voire impossible, pour l’État et la population autochtone de s’en débarrasser. Certes il y a eu bien de tentatives pour limiter l’immigration, bien de restrictions ont été mises en place, mais il existe toujours divers moyens par lesquels le citoyen d’un pays peut émigrer. Laissant de côté l’immigration illégale, nous constatons que des lois internationales soutiennent ceux qui sont contraints d’émigrer pour des raisons valables. D’autre part nous constatons également que l’immigration en masse exacerbe les tensions et l’anxiété dans certains pays. La responsabilité incombe aux deux concernés : les immigrés et la population locale. D’une part, en refusant coûte que coûte de s’intégrer, certains migrants provoquent la population de leur terre d’accueil ; cependant d’aucuns parmi cette dernière sont peu tolérants et peu ouverts. De temps en temps, le seuil de la haine atteint des proportions dangereuses.
En Occident les populations locales sont souvent hostiles à l’égard de l’Islam en raison du comportement négatif de quelques musulmans, issus de l’immigration. Cette colère et cette réaction ne s’expriment pas uniquement à une petite échelle ; elles atteignent des fois des proportions gravissimes, d’où la raison pour laquelle les dirigeants occidentaux soulèvent régulièrement cette question. Ainsi, quand le besoin s’en fait sentir la chancelière allemande réitère que les musulmans doivent faire partie intégrante de l’Allemagne ; des fois le premier ministre du Royaume-Uni évoque le besoin pour les musulmans de s’intégrer et certains dirigeants sont allés jusqu’à avertir ces derniers [à ce propos]. Mêmes s’ils ne se sont pas aggravés, ces conflits internes sont du moins sources d’inquiétude. Cette situation pourrait s’empirer et mettre à mal la paix. Il n’y a pas de doute que l’effet de pareils conflits ne se limitera pas à l’Occident : il aura une incidence sur le monde entier, en particulier dans les pays musulmans. Et la relation entre l’Occident et l’Orient sera sérieusement mise à mal. Ainsi, afin de rétablir la situation et pour que la paix puisse s’épanouir, il incombe à tous ceux concernés de travailler ensemble. Les États doivent mettre en place des politiques visant à établir et à protéger le respect mutuel, proscrivant ainsi toute atteinte aux sentiments d’autrui.
Les immigrants doivent avoir la volonté de s’intégrer dans la population locale ; cette dernière quant à elle doit ouvrir son cœur et faire preuve de tolérance. Se contenter d’appliquer des restrictions sur les musulmans n’instaurera pas à la paix, parce qu’elles seules ne pourront pas changer l’esprit des gens et leurs pensées. Cela ne concerne pas uniquement les musulmans : toutes les fois qu’un citoyen est réprimé en raison de sa foi ou de ses convictions, il y aura une réaction négative qui nuira à la paix.
Comme évoqué plus haut ces conflits prennent de l’ampleur dans certains pays, en particulier entre la population locale et les immigrants musulmans. Il est évident que les deux groupes sont de moins en moins tolérants et qu’il y a une réticence à mieux connaître l’autre. Le leadership européen doit accepter cette réalité et comprendre qu’il a la responsabilité d’établir le respect mutuel et la tolérance religieuse. Cela est essentiel afin qu’il existe une atmosphère de bonne volonté à la fois au sein de l’Europe, ainsi qu’entre les États européens et les États musulmans, et ce afin de ne pas compromettre la paix du monde.
Je ne pense pas que la religion ou la foi, ou les différences entre la société occidentale et les musulmans soient les seules causes de ces conflits : la crise financière mondiale en est aussi une des raisons principales. Quand la crise du crédit ou la récession n’avait pas encore frappé, personne ne se souciait de l’afflux des immigrés, qu’ils soient musulmans, non musulmans ou africains. La situation est tout autre maintenant. Ceci a même brouillé les relations entre pays européens ; la colère et la rancœur entre les populations de certains États européens ne cesse de croître. Ce désespoir est visible partout.
La formation de l’Union européenne a été une grande réussite pour les États qui en font partie : elle a uni le continent. Vous devez faire de votre mieux afin de préserver cette unité, tout en respectant les droits de chacun. Vous devez aussi dissiper les craintes et les inquiétudes du public. Afin de préserver vos sociétés vous devrez être prêts à accepter mutuellement toute exigence légitime et appropriée, et bien sûr, les demandes de chaque nation doivent être légitimes et appropriées.
Souvenez-vous que la force de l’Europe réside dans son unité. Cette unité ne vous sera pas seulement avantageux ici ; ce sera aussi un moyen pour ce continent de maintenir sa force et son influence à l’échelle mondial. Et du point de vue de l’Islam, nous devons nous efforcer d’unir l’humanité entière. Le monde doit s’unir en ayant une seule monnaie ; il doit s’unir dans ses activités et son commerce. Pour ce qui est de la liberté de mouvement et de l’immigration, des politiques cohérentes et d’autres mesures favorisant l’unité doivent être mises en place.
En somme les États doivent coopérer pour que l’unité règne. Si ces mesures sont adoptées, les conflits existants disparaîtront faisant place à la paix et au respect mutuel, à condition que l’équité soit la norme et que chaque État comprenne sa responsabilité. Je vous informe, à mon grand regret, qu’en dépit de ce précepte de l’Islam, les pays musulmans sont incapables de s’unir. Si l’unité et la coopération prévalaient entre eux, les États islamiques ne chercheraient point à toute heure le soutien de l’Occident pour résoudre leurs problèmes internes et combler leurs besoins.
Après cette introduction, je veux présenter les véritables enseignements de l’Islam qui visent à mettre en place une paix durable dans le monde. Selon un précepte fondamental de l’Islam un vrai musulman ne nuit, ni par sa langue ni par ses mains aucune personne qui aspire à la paix. C’est ainsi que le Saint Prophète Muhammad(s.a.w.) a défini le musulman. Après avoir compris ce principe tout aussi simple que beau, osera-t-on critiquer l’Islam ? Certainement pas. L’Islam affirme que seuls ceux qui utilisent leur langue et leurs mains pour répandre l’injustice et la haine méritent d’être punis. Si tous les protagonistes respectent ce principe, il n’y aura plus de trouble religieux à l’échelle local et global. Toute querelle politique ou conflit ayant pour levain la cupidité et l’appât du pouvoir disparaîtra. Si ces idéaux islamiques sont pratiqués le grand public respectera les droits et les sentiments d’autrui ; et les États s’acquitteront de leurs rôles en protégeant tous leurs citoyens. Au niveau international, toutes les nations travailleront main dans la main, dans un esprit de sympathie sincère et de compassion mutuelle.
L’Islam exige aussi à tous les protagonistes de bannir l’orgueil ou l’arrogance dans leur effort pour renforcer la paix ; c’est là un autre de ses principes clés. Ceci a été admirablement illustré par le Saint Prophète Muhammad(s.a.w.) : il affirme qu’un noir n’est point supérieur à un blanc et que la race blanche n’est point supérieure à la race noire. L’Européen n’est pas supérieur à un homme d’un autre continent ou de n’importe quelle autre partie du monde. Ces différences de nationalité, de couleur ou d’origine ethnique sont là tout simplement afin que les hommes puissent s’identifier.
Il est une vérité qu’aujourd’hui nous dépendons tous les uns des autres. Même les grandes puissances, notamment l’Europe ou les États-Unis, ne peuvent pas survivre en s’isolant complètement. Ni les États d’Afrique, d’Asie ou d’ailleurs ne pourront prospérer seuls. Si on veut faire épanouir son économie l’on doit être prêt à embrasser le commerce international. Un exemple évident de cette interdépendance est la crise financière qui sévit ces dernières années en Europe et ailleurs : elle a affecté plus ou moins tous les pays du monde. En outre, la coopération et l’entraide sont primordiales pour que les nations puissent progresser dans la science ou dans d’autres domaines.
Que l’on se souvienne aussi que tous les peuples du monde, qu’ils soient d’Afrique, d’Europe, d’Asie ou d’ailleurs, ont reçu de grandes capacités intellectuelles de la part d’Allah le Tout-Puissant. Si tous utilisent au mieux leurs facultés pour le bien-être de l’humanité, le monde se transformera en un havre de paix. Cependant, si les pays développés tentent de réprimer la croissance et le progrès des nations moins développées ou en voie de développement, et s’ils n’offrent pas des opportunités aux esprits fertiles et éclairés de ces nations, alors, sans aucun doute, le malaise se propagera et les tensions qui s’ensuivront ruineront la paix mondiale ainsi que sa sécurité.
Un autre principe islamique qui vise à promouvoir la paix est de ne point tolérer l’injustice ou l’usurpation des droits des autres. Si nous n’acceptons point d’être privés de nos droits nous ne devons pas l’accepter pour les autres non plus.
L’Islam enseigne aussi que, lorsque le châtiment est nécessaire, il doit être proportionnelle à la transgression. Le pardon est toutefois préconisé s’il peut conduire à la réforme. Les objectifs premiers sont toujours la réforme, la réconciliation et le développement d’une paix durable. Cependant, qu’en est-il dans la réalité ? Dans certains cas, la victime d’une injustice cherche à se venger de manière disproportionnée commettant une plus grande injustice que celle commise. C’est à cela que nous assistons ces jours-ci dans l’escalade du conflit entre Israël et la Palestine. Les grandes puissances ont ouvertement exprimé leur indignation et leur inquiétude face à la situation en Syrie, en Libye ou en Egypte, même si elles peuvent faire valoir que ces troubles sont, en substance, des questions internes. Pourtant, ces mêmes grandes puissances ne semblent pas se préoccuper du peuple palestinien. Cette pratique de deux poids deux mesures est à l’origine du grief grandissant dans les cœurs des musulmans contre les grandes puissances. Cette colère et cette hostilité, sont extrêmement dangereux et peuvent exploser à tout moment. Quel en sera le résultat ? Quelle perte le monde en développement subira-t-il ? Le monde sera-t-il en mesure de survivre ? Jusqu’à quel point les pays développés seront-ils affectés ? Seul Dieu connaît la réponse à ces questions. Je ne peux y répondre ni moi, ni personne d’autre. En tout cas une chose est certaine : la paix du monde en pâtira.
Qu’il soit bien clair que je ne parle pas en faveur d’un pays en particulier. Toutes formes de cruauté, là où elles existent, doivent être éradiquées qu’elles soient perpétrées par les Palestiniens, les Israéliens ou par toute autre nation. On doit mettre fin à ces cruautés, car si on les laisse fleurir, les flammes de la haine engloutiront le monde au point où l’on oubliera les ennuis causés par la crise économique. A sa place on fera face à une situation encore plus horrible. La perte de vies sera si énorme qu’elle dépassera notre entendement.
Ainsi, il incombe aux États européens, qui ont tant souffert au cours de la Seconde Guerre mondiale, de tirer leçon de leur passé et de protéger le monde de la destruction. Pour ce faire, ils doivent respecter les exigences de la justice et être prêts à assumer leurs responsabilités. L’Islam insiste sur la nécessité d’être juste et équitable en toute situation. Il affirme qu’aucun groupe ne doit recevoir de traitement préférentiel ou être indûment favorisé. La nation coupable doit comprendre que la communauté internationale ne tolérera pas qu’elle soit injuste envers un autre pays, quelle que soit sa taille ou son statut. Si les États membres de l’ONU, ceux qui ont des avantages au sein de l’Union européenne, ceux qui sont sous l’influence des grandes puissances ou même les pays développés acceptent ce point, la paix pourra en émerger.
De plus, la justice primera uniquement quand les nations qui ont le droit de veto à l’ONU comprendront qu’ils seront tenus responsables pour leurs actes. J’irai même plus loin en disant que le droit de veto ne facilitera jamais l’établissement de la paix, car il est évident que toutes les nations ne sont pas égales. C’est un point que j’ai soulevé plus tôt cette année au Capitole quand je me suis adressé aux décideurs politiques des États-Unis. Une simple étude des votes de l’ONU prouvera que le droit de veto n’a pas toujours été utilisé pour aider les opprimés ou ceux qui agissent équitablement. Dans la réalité nous constatons qu’en certaines occasions le droit de veto a été utilisé à mauvais escient afin d’attiser la cruauté au lieu de la prévenir. Ceci n’est point un secret ; de nombreux commentateurs l’ont ouvertement évoqué.
Un autre principe enseigné par l’Islam, est que pour faire régner la paix au sein de la société l’on doit réprimer sa colère et l’empêcher de s’imposer sur les valeurs que sont l’honnêteté et la justice. L’histoire de l’Islam à ses débuts témoigne que les musulmans sincères ont toujours embrassé ce principe ; ceux qui l’ont ignoré ont été sévèrement réprimandés par le Saint Prophète Muhammad(s.a.w.).
Aujourd’hui, malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Des fois ces mêmes militaires, qui ont été envoyés pour rétablir la paix, ont enfreint leurs ordres de mission. Dans certains cas des soldats étrangers ont traité indignement et de la manière la plus horrible les cadavres de leurs victimes. Peut-on ainsi établir la paix ? La réaction à pareils incidents ne se limitera pas à ce seul pays ; mais embrassera le monde. Bien sûr, si les musulmans sont maltraités, des extrémistes musulmans en profiteront – leur réaction sera contraire aux préceptes de l’Islam – et la paix du monde sera affectée.
L’Islam nous enseigne que pour établir la paix on doit aider et les opprimés et les oppresseurs tout en étant impartial, désintéressé et dépourvu de toute inimitié. La paix sera établie en offrant à tous les protagonistes la même tribune et le même forum.
Comme je n’ai pas beaucoup de temps, je ne citerai qu’un autre point : l’Islam nous conseille de ne pas convoiter les richesses et les ressources d’autrui. Le contraire nuira sérieusement à la paix. Si les grandes puissances puisent dans les ressources des pays moins développés afin de combler leurs besoins, le malaise ne cessera de croître. Bien que les pays développés peuvent y prélever une quantité infime et équitable en échange à leurs services, la majorité des ressources doivent être utilisées pour élever le niveau de vie des pays sous-développés. Ces derniers ont le droit de prospérer ; et doivent être soutenus dans leurs efforts pour atteindre les mêmes niveaux que le monde développé, et c’est ainsi que l’on pourra établir la paix. Si les dirigeants de ces États ne sont pas honnêtes, l’Occident ou les nations développées devront gérer et organiser l’aide au développement de ces pays.
Il existe de nombreux points que je pourrais évoquer, mais faute de temps, je m’en retiendrais. En tout cas tout ce que j’ai exposé représente les véritables enseignements de l’Islam.
Permettez moi de répondre à la question que vous êtes en train de vous poser : vous vous demandez sûrement que si ce sont-là les véritables préceptes de l’Islam, pourquoi donc tous ces troubles dans le monde musulman ? La réponse, je l’ai donnée plus tôt en évoquant la nécessité de l’avènement d’un réformateur, qui selon nous est le fondateur de la Communauté Islamique Ahmadiyya. Nous, membres de la Communauté Islamique Ahmadiyya, nous nous efforçons de transmettre ces valeurs essentielles au plus grand nombre. Je demande à vous tous de lancer une campagne de sensibilisation dans vos cercles respectifs sur ces questions, afin que toutes les régions du monde puissent connaître une paix durable.
Si nous échouons dans cette tâche, aucun coin du monde ne sera à l’abri des effets terribles et destructeurs de la guerre. Je prie que Dieu le Tout-puissant puisse permettre à toutes les nations du monde de s’élever au-dessus de leurs intérêts personnels et de leurs désirs, dans un élan pour sauver l’humanité d’une destruction imminente.
Ce sont les nations développées de l’Occident qui détiennent les rennes du pouvoir aujourd’hui ; il vous incombe, à vous, plus qu’aux autres, d’accorder à ces questions cruciales l’attention urgente qui leur est due. A la fin, je voudrais encore une fois vous remercier d’avoir pris le temps de m’écouter. Qu’Allah vous bénisse. Je vous remercie beaucoup.